Tchad: Arrestations arbitraires, tortures, surveillances, repressions physiques... Amnesty International publie son rapport

Amnesty International déplore une dégradation des droits humains depuis la réélection contestée d’Idriss Déby Itno, en 2016, et demande aux Occidentaux de ne pas fermer les yeux.
Dans le rapport d’une cinquantaine de pages, présenté jeudi 14 septembre à N’Djamena, l’ONG déplore une dégradation notable à partir de 2015 puis avec la réélection contestée de M. Déby pour un cinquième mandat, en avril 2016. 
 
Les entraves aux libertés d’expression, de manifestation et de réunion sont, selon elle, devenues le lot commun de tous ceux qui veulent critiquer un régime fragilisé par la grave crise économique que traverse le pays depuis l’effondrement des cours du pétrole. En février, les élections législatives ont été reportées sine die. Le gouvernement a invoqué le manque d’argent pour les organiser.

Les défenseurs des droits humains, les membres de mouvements citoyens, les syndicalistes et les journalistes qui critiquent le régime sont de plus en plus menacés, les autorités utilisant des lois répressives et les services de renseignement pour museler les dissidents et entraver leurs activités, révèle Amnesty International dans un rapport publié jeudi 14 septembre 2017.

Ce document, intitulé Entre récession et répression. Le coût élevé de la dissidence au Tchad, rend compte de la manière dont les autorités réagissent au mécontentement grandissant de la population ces dernières années, notamment en restreignant encore davantage les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.

" Plutôt de que de reconnaître l’importance et l’entière légitimité du travail des militants qui luttent courageusement contre l’injustice et mènent des actions pacifiques pour améliorer les droits humains, les autorités tchadiennes sont particulièrement promptes à instaurer des lois et des règlements qui suppriment le droit de manifester, à placer les militants sous surveillance et à leur faire subir harcèlement, menaces et agressions physiques", a déclaré Alioune Tine, directeur du programme Afrique de l’Ouest et Afrique centrale à Amnesty International.

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